État civil : et si « naissance » rimait avec « renaissance » ?

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Chaque naissance doit donner lieu à une déclaration auprès de l’officier d’état civil du lieu où s’est déroulée la naissance et non au lieu de domicile des parents. Or, en France, on ne naît plus à domicile, sauf cas particuliers, mais au sein de maternités, publiques ou privées. Et alors que notre pays en comptait 1 379 en 1979, il n’y en a plus que quelque 540 actuellement. Ceci à comparer avec les 36 681 communes qui composent notre territoire.

C’est ainsi qu’à Paris, par exemple, qui compte vingt arrondissements, on ne peut naître que dans quatre d’entre eux, ceux qui disposent d’une maternité, et que tous les enfants corses naissent à Bastia, Porto-Vecchio ou Ajaccio, au grand dam des quelque 360 villages de l’Île de Beauté, là où, par contre, il est « permis » de mourir, l’état civil enregistrant les décès au lieu de domicile des défunts.

 

Créée à l’initiative de Jean-Cyril Spinetta, son président, et de Jean-Pierre Versini-Campinhi, son secrétaire général, l’Association pour la Renaissance des villages s’est donné comme objectif de « soutenir une proposition de loi dont l’objet est d’autoriser les mères et les pères qui le souhaitent à domicilier la naissance de leurs enfants au lieu où ils résident et non pas à celui où est située la maternité de l’accouchement ».

 

Pourquoi ? Essentiellement par attachement au tissu villageois de notre pays, un attachement largement partagé par la population française, d’après les fondateurs de l’association, qui n’en veulent pour preuve que le grand nombre de mariages des non-résidents dans les villages. « Ils enterrent encore, mais il n’y naît plus personne », regrettent-ils. Autre preuve de cet attachement, selon eux, le Petit Larousse illustré, qui mentionne systématiquement la commune de naissance des personnes citées, par exemple : Jean Racine à la Ferté-Milon, Camille Desmoulins à Guise, Alexandre Dumas à Villers-Cotterêts, ou encore Jean de la Fontaine à Château-Thierry… Ce dernier étant le seul de la liste qui pourrait être aujourd’hui déclaré dans sa ville natale, Château-Thierry disposant encore d’une maternité (24 lits, 719 accouchements par an).

 

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