GPA : la Cour de cassation réserve (encore) sa réponse relative à la filiation d’un enfant à l'appréciation de la CEDH

Par Emmanuelle Le Bian

Publié le

Les difficultés d’établissement de la filiation d’un enfant né d’une GPA n’en finissent pas de susciter des débats et de produire des jurisprudences.

À la suite de la condamnation de la France par la CEDH le 26 juin 2014 (no 65941/11, Mennesson et Labassée c/ France) sur le fondement de l’article 8 relatif à la vie privée et familiale, la Cour de cassation révise totalement sa position concernant le « parent biologique ». Toutefois, le sort du « parent d’intention » reste en suspens, la CEDH ne s’étant pas prononcée sur ce sujet.

Pour éviter une éventuelle condamnation ultérieure par la CEDH , la Cour de cassation, réunie en assemblée plénière le 5 octobre 2018 (no 10-19.053), fait le choix de solliciter la CEDH pour avis consultatif, sur le sujet du « parent d’intention », avant de prendre une décision définitive.

Dans l’attente de la décision de cette cour, la Cour de cassation prononce un sursis à statuer dans tous les litiges qui lui sont soumis relatifs au parent d’intention. C'est notamment le cas dans un arrêt récent suite à une requête de deux pères. 

Le Code civil à la lumière de l’interprétation de la CEDH Le lecteur pourra utilement se référer à la lettre de mars 2018 et à notre article « Transcription des actes de naissance des enfants Mennesson : vers un ultime procès », qui retrace l’évolution de la jurisprudence de la Cour de cassation suite à la condamnation de la France dans l’arrêt précité de juin 2014. L’article 16-7 du Code civil, d’ordre public, énonce que « toute convention portant sur la procréation ou la gestation pour autrui est nulle ». Ce principe interdit toute transcription dans l’état civil français d’un enfant issu d…
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