La crémation se révèle plus écologique que l'inhumation
L'association DURAPOLE/VERTEEGO remettait le 12 octobre 2017 aux services funéraires de la ville de Paris (SFVP) les conclusions d'une étude comparative portant sur l'impact environnemental entre les rites de crémation et d'inhumation en région parisienne.
À la lecture des résultats il apparaît ainsi que la crémation est un procédé moins énergivore que l'inhumation, cette dernière équivalant à 3,6 crémations en termes de CO2. Une inhumation représenterait ainsi 11 % des émissions d'un Français moyen sur une année, tandis qu'une crémation en représenterait seulement 3 %.
Pour ce faire, l’étude a analysé les performances de plusieurs cimetières parisiens extra-muros et crématoriums d’Île-de-France sur les indicateurs suivants : l'effet de serre, la consommation d’énergies non renouvelables et la consommation de ressources rares.
Concernant la crémation, c'est l'utilisation de gaz au crématorium qui impacte l'environnement dans le rite crématoire, ce poste représentant 56 % des émissions de gaz à effet de serre d'une crémation. Dans le cas de l'inhumation c'est majoritairement la destination finale de l'inhumation, la sépulture, qui est responsable des émissions de CO2, à 88 %.
En effet, le processus de fabrication du béton est particulièrement énergivore, ce dernier étant composé de granulats. Il en découle que l'impact environnemental d'une inhumation est très variable selon le choix de la sépulture, les caveaux et les monuments maximisant l'impact du rite, a contrario d'un scenario d'inhumation en pleine terre sans monument.
L'origine des matériaux utilisés (le granit des monuments et le bois des cercueils) influe également grandement sur le bilan énergétique du processus, un monument de granit d'origine française parcourant en moyenne 772 kilomètres, là où un monument importé (généralement d'Asie) peut aller jusqu'à 38 000 km. L'utilisation d'un bois certifié durablement géré diminue également sensiblement l'impact écologique d'un cercueil.
L’étude préconise plusieurs pistes d'amélioration et conseille de tendre vers des éléments plus légers, qu'il s'agisse des cercueils ou des monuments ainsi que de minimiser les trajets effectués. L'étude préconise également une amélioration des performances énergétiques dans les crématoriums par l'utilisation d’équipements plus modernes, citant à cette occasion le cimetière du Père Lachaise comme un modèle à suivre.
De manière générale une refonte plus globale des cimetières apparaît nécessaire, en augmentant par exemple la surface d'espace verts dans ces derniers, créant ainsi des « îlots de fraîcheur », au lieu du bétonnement systématique. Une réflexion sur une meilleure réutilisation des caveaux et des architectures existantes semble également souhaitable.
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